Une déjà longue histoireNée en 2006, la société Biolovision s’est constituée autour du développement de bases de données informatiques, centrées sur la thématique des sciences naturalistes participatives, accessibles à tout public. Ces bases de données, dites bases VisioNature, se sont déployées progressivement au fil des années, en fonction de partenariats engagés dans chaque pays (ou région) entre un porteur national unique et Biolovision. D’abord déployée en Suisse dès 2003, les bases VisioNature ont progressivement conquis une partie de l’Europe (Pologne, Croatie, Italie, Allemagne, Luxembourg, Autriche, Espagne, France). Cette dimension européenne est importante puisqu’elle permet de mutualiser certains moyens indispensables pour le développement. Alors que le système VisoNature s’était constitué comme une base ornithologique, les impulsions locales, en particulier en France, ont vite souhaité que cette ambition s’élargisse à un pan plus étendu de la faune (en visant à terme toute la faune), en misant sur la polyvalence et la curiosité des naturalistes bénévoles. Le développement du login unique (chaque inscrit n’a plus qu’un seul identifiant pour lui permettre de se connecter à toutes les bases VisioNature) et celui de l’application mobile NaturaList’, outil transversal de saisie sur le terrain, ont achevé de valoriser la cohérence du projet. En France, la LPO France propose dès 2008 à Biolovision d’assurer le déploiement de VisioNature dans les territoires métropolitains, puis ultramarins. Elle confie alors progressivement à un réseau de coordinateurs locaux (régionaux ou départementaux, mais un coordinateur unique par territoire) de déployer un portail local VisioNature, et de trouver les ressources pour intégrer la participation du réseau associatif naturaliste local. En contrepartie, chaque coordinateur assure sa quote-part de financements des frais de maintenance ou de développement. En Champagne-Ardenne, la LPO Champagne-Ardenne propose à trois associations (Association Nature du Nogentais, Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Sud Champagne, REgroupement des Naturalistes ARDennais) de constituer le noyau fondateur du CoPil Faune-Champagne-Ardenne. Soutenu par cette dynamique, le portail local Faune-Champagne-Ardenne ouvre alors dès décembre 2009. Depuis cette date, ce collectif a fédéré d’autres acteurs du territoire (Parcs naturels régionaux de la Forêt d’Orient et de la Montagne de Reims, représentant local de l’ex-Société française d’Odonatologie, Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne). En Alsace, la fédération ODONAT mobilise son réseau d’associations spécialisées (Bufo ; Groupe d’Étude et de Protection des Mammifères d’Alsace, LPO Alsace ; Imago ; Saumon Rhin ; Société d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie de Colmar) pour porter en décembre 2010 le déploiement du portail local Faune-Alsace. Enfin, en Lorraine, la LPO 54, LOrraine Association Nature, LPO 57 et LPO 55 s’engagent pour animer Faune-Lorraine, qui ouvre en décembre 2011. Elles seront rejointes progressivement par plusieurs associations spécialisées de l’ex. réseau LORINAT : Commission Reptiles et Amphibiens de Lorraine (CEN Lorraine) ; Groupe d'Étude des Mammifères de Lorraine ; Société Lorraine d'Entomologie. Une nouvelle èreEn 2016, le système Biolovision entame une restructuration de fond, avec la création de Faune-France, un portail national synchronisé avec tous les portails locaux. Parallèlement, un effort conséquent est réalisé pour couvrir progressivement l’ensemble des territoires ultramarins, ce qui nécessite un investissement tout particulier (nouvelles listes d’espèces, cartographies spécifiques, etc.). Ce processus de « recentralisation » du fonctionnement de VisioNature en France arrive à son terme début 2024, avec le remplacement de tous les anciens portails locaux par des sites miroirs de Faune-France, à savoir un portail qui offre une porte d’entrée dans la base de données unique Faune-France mais toujours administré en local par les associations responsables des anciens sites locaux. En plus d’une décennie, chacun des anciens portails du Grand Est a vu son succès croître, permettant d’agréger fin décembre 2023 quelques 11.5 M d’observations au total (4.6 M en Champagne-Ardenne, 2.6 M en Lorraine, 4.3 M en Alsace), soit plus de 9 % des 126 M d’observations enregistrées sur l’ensemble du territoire métropolitain fin 2023.
Avec un système Faune-France dorénavant totalement centralisé, autour duquel orbitent un ensemble de sites miroirs à l’animation locale et mobilisant le maximum d’acteurs locaux, 2024 constitue un renouveau pour l’évolution des bases naturalistes VisioNature. |